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Smeerenburg

Les marques sont prises en ce début de seconde journée. Petit déjeuner, on parle plongée.. C’est en effet l’événement de cette matinée. Pour la plupart, la plongée polaire est une nouvelle expérience, et les précautions d’usage, ou rappels, sont prodigués par Alban et Rémi.

Le Grand large arrive entre Danskøya et Amsterdamøya ,au niveau du nord ouest de l’ile, deux iles inhabitées et généralement entourées de banquises… Des terres qui racontent des histoires d’aventuriers et de chasseurs de baleines. Rémi tente de nous montrer des traces des anciens fours à graisse de Smeerenburg ( « ville de graisse de baleine »).et de quelques tombes. Nous ne sommes pas seuls, un voilier privé est ancré dans la baie.

 

 

[La visite de ce site, comme beaucoup dans l’archipel, est très réglementée. Une demande auprès du Sysselmannen (gouverneur) du Svalbard doit être faite et accordée.]

C’est peu après que je découvris les appareils photos sous marins. Ça peut faire rire, mais je n’en avais jamais vu. Une grosse bulle avec des bras articulés pour les éclairages ! un Alien sous marin ! Du beau matériel et de belles photos en perspective !

Plongée polaire

De retour en combinaison (look d’enfer !), il ne reste plus qu’à récupérer les bouteilles et à embarquer sur les zodiacs, en compagnie de Rémi et Christophe (plus vite écrit que fait !) . Nous restons bien évidemment à bord, les filles ayant hâte d’essayer le spa situé sur le pont, à l’arrière du bateau.

C’est alors que j’eu envie d’essayer mon drone…tout heureux des belles images que j’allaient rapporter : vues aériennes de paysages uniques, purs, rares !

Personne, le pont supérieur à moi tout seul. Positionnement, décollage..pas mal… Je m’éloigne de quelques mètres et là, perte de contrôle ..partiel..il chute, je le récupère, mais pas de stabilisation possible !

Au terme d’une lutte contre une force invisible, je parvins à le ramener à bord !  On m’avait parlé du magnétisme des pôles mais, à vrai dire, je pensais qu’on était encore trop loin pour en ressentir les effets (env.800km).  Bon.. Première expérience décevante..

 

 

A peine rangé, les plongeurs sont de retour ! et là, on ne les envie pas…à les regarder : faciès rougi par le froid, quelques kilos sur le dos, d’autres dans les poches, matériel photo dans les mains  sorte de bibendum en combi polaire ! Je passe sur le nettoyage du matériel, puis debrief au salon. N’étant pas présent voici le commentaire de Rémy sur cette plongée de 35 mn dans une eau à 5°C:

 

 

» Nous réalisons une plongée dans 4 à 6m d’eau sur un fond de laminaires très riche en plancton: cténophores, «concombres », et

même les célèbres et photogéniques anges de mer. Certains ont même la chance de recevoir la visite d’un guillemot à miroir en train de voler sous l’eau… »

Nous verrons les photos plus tard, mais les fonds ne s’y prêtaient pas trop..

Déjeuner, copieux oblige, puis sieste pour nos amis plongeurs.  J’en profite pour feuilleter des bouquins laissés par Rémi sur ces terres hostiles. Elles furent habités une partie de l’année à compter du 17è s. par des chasseurs de baleine.

Ours blanc – Ursus maritimus 

Une des façons de préserver une trace de ces rares moments ou l’homme a posé ses pieds sur ces territoires hostiles est de ne rien toucher ! C’est la politique du Svalbard. Tout au long de nos différents débarquements, nous verrons des restes d’habitation, des débris de poterie, de la ferraille…comme si, à chaque fois, le départ avait été précipité, et sans retour..

Nous partons donc en zodiac pour cette ile de Smeerenburg, historiquement prometteuse. Alors que nous ne sommes qu’a quelques mètres de la côte, un ours blanc (ursus maritimus) suivi de son petit, nous rappelle que nous ne sommes pas chez nous.. Plus question de débarquer, les consignes sont très strictes. Nous allons donc suivre son périple à flanc de colline, de notre embarcation.

Quel spectacle ! Tout petit, nous sommes  devant le seigneur des lieux, le roi de la banquise. Ils peuvent parcourir plusieurs centaines de kilomètres par jour, à la recherche de nourriture, laquelle peut devenir rare dans cet environnement. Son gabarit impressionnant (500 kgs pour 2.00m de long) en fait le super prédateur par excellence.

 

 

Retour sur le ‘Grand large’

Sans voir le temps passer, nous regagnons notre bateau plus d’une heure après, et là, un des membres d’équipage nous emmène sur l’arrière pour observer un autre ours en train de nager. (les ours sont d’excellents nageurs, comme leur nom l’indique).

Diner copieux…Alban nous invite à suivre ses aventures avec ses différents expéditions: Under the pole , Le piège blanc. et son dernier Artic.. Voici un homme qui a nagé plusieurs mètres sous un ours blanc (que faire lorsque l on voit venir vers soi, en plein océan, un tel nageur ?: plonger ! ) . Les images sont magnifiques et l’humour d’Alban fait le reste.

Par cette belle nuit ensoleillée, nous quittons Smeerenburg et franchissons le 80è parallèle près de l’île de Moffen, mais toujours pas de banquise en vue. Celle-ci recule, recule et nous ne la verrons finalement pas..

 

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