Voyage autour du Spitzberg
Nous venons de passer notre première « nuit » à bord, mais le bateau n’a quitté le port que 2h auparavant. Nous montons directement dans la pièce principale, pour prendre un petit déjeuner en compagnie de nos 8 compagnons de voyage, d’un jeune guide Rémi, mais néanmoins expérimenté, du chef d’expédition, mon pote Christophe, et d’un guide plongeur, spécialiste des plongées polaires, un peu barj, et aventurier:Alban M.
Un premier tour de table pour faire connaissance, et la tête du cuisinier apparaît soudainement en face de nous. C’est un norvégien, qui a l’air de bien aimer manger..nous n’allons pas mourir de faim..
Puis nous passons côté salon, pour les consignes de sécurité basiques..
Première surprise : un hélico est en train de faire un exercice d’apportage. Nous sortons sur le pont avant, et découvrons ce qui nous entoure, ou plutot la côte que nous longeons, la mer est calme.
L’hélico se stabilise, et un des hommes descends à bord. Impressionnant!
Nous passerons la matinée à faire connaissance les uns avec les autres, essentiellement sur le lieu de rdv des fumeurs, à l’avant. Les paysages sont uniques, le ciel dégagé et les températures pas trop froides.
Quelques mésaventures au départ de Paris nous ont fait prendre un peu de retard; le capitaine et le chef d’expédition aimeraient pouvoir le rattraper . Nous ne ferons pas le tour du Spitzberg (‘Montagnes escarpées’) mais on espère aller le plus loin possible.
Ce qu’il y a d’extraordinaire, ici, c’est la pureté des paysages. Seules quelques parties de l’archipel sont aujourd’hui habités, ou ont fait l’objet de conquêtes éphémères. Tout le reste n’est que nature, neige, crevasses, vie sauvage terrestre et maritime..
L’homme n’est pas à sa place ici!
Le déjeuner confirma mon intuition du matin: le cuisinier pense que nous mangeons autant que lui. Ce sont des plats pantagruéliques qui se présentent à nos appétits. Bons mais copieux!
L’anse de Sarstangen
Puis 1er arrêt sur l’anse de Sarstangen sur laquelle une colonie de morses (Odobenus ‘qui marche avec les dents’ rosmarus) , une espèce clé des écosystèmes marins de l’Arctique, semble se reposer. Comme les otaries, les morses auraient évolué depuis le Miocène à partir d’un ancêtre semblable à un chien, vivant sur les rives du Pacifique Nord. Très proches les uns des autres, pour échanger leur chaleur, ce groupe ressemble à une grosse masse informe..
1ere sortie en zodiacs, 2 pour 10 personnes..Inutile de préciser que nous sommes seuls, et qu’il n’y a pas un bateau à l’horizon (nous n’en n’avons croisé aucun depuis le départ..).Ils ne peuvent d’ailleurs pas passer par ici, … trop près des côtes..
Alors que nous foulons cette rive, et que nous approchons des morses, je savoure chaque seconde. Nous sommes à quelques mètres de la colonie et aucune réaction. Les morses n’ont pas beaucoup de prédateur ici à Sarstangen et en général.. Leur masse imposante (plus d’une tonne) rend prudent le roi des environs, en personne : l’ours ! Le principal danger vient de la mer et notamment de l’ orque.
Une trentaine de minutes plus tard, nous réintégrons nos zodiacs, et d’autres morses regagnent la terre, aussi curieux que nous ! Il parait que de nouvelles colonies de morses se créent ici à Sarstangen et tout autour du Spitzberg.
Retour à bord du ‘Grand large’. C’est à bord, effectivement que nous passerons l’essentiel de notre temps.. mais c’est assez logique : nous ne pouvons aller à terre que très rarement, là ou les rives le permettent (et je ne parle pas des ours !).. le reste est inaccessible ou trop dangereux (crevasses). D’où l’importance de s’entendre avec le reste des passagers, une équipe de plongeurs qui plus est ! Mais tous sont intéressants et forts sympathiques. Alban fait le pitre, et chacun est quelque peu hypnotisé par cette personnalité très attachante ! C’est d’ailleurs de plongée que nous allons parler maintenant. Même si nous ne plongeons pas, nous nous melons au groupe afin de partager au mieux cette expérience.
Un dîner servi à 20h, puis premier tri de photos. Presque tous sont équipés d’appareils photos professionnels (et je n’avais pas encore vu l’équipement sous marin !). Claude a même apporté son drone (tout comme moi). Ce sera peut être pour demain.
Bonne » journée » !