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Le marché central

Coucher 20h, 8h..petit déj à l’hôtel, qqs fruits, un café et en route pour le marché central, situé en en plein de quartier colonial français. Le hall du marché a d’ailleurs été conçu par un architecte français en 1900 et rénové récemment toujours par un français ! La France est omniprésente ici, c’est elle qui a repris le pays et rendu de la dignité au peuple Khmer pendant 2 siècles, par son protectorat, alors que le royaume Khmer avait perdu son prestige à compter du 13e s.
Le marché est une sorte de souk, on y trouve de tout, principalement du textile, des bijoux.. et des marques : Chanel côtoie Adidas, Nike..mais les prix ne sont pas les mêmes​ 😊 !

Les filles sont ravies ! Chaleur étouffante, climat tropical, une bonne noix de coco ouverte sur place dont on sirote le jus avant d’en manger la chair.

Camp S21

Quelques achats et en route pour une leçon d’histoire.

Notre guide nous emmène au camp S21, un camp d’interrogation, comme il en existait un peu partout dans le pays, dont le dirigeant Douch est jugé actuellement. Et il commence à nous raconter sa jeunesse ou comment dans les années 75, le régime des Khmers rouges instaure un régime de terreur. Après l’indépendance du Cambodge (nom donné par la France) en 53, le parti du peuple est mis en place dans la forêt par Ho Chi Minh, alors que le parti pro US avec Sinahouk dirige le pays. Petit à petit, en pleine guerre froide, le parti du peuple prends le pouvoir en 75 et dérive vers un communisme extrême que les Américains, présents sur tout le territoire asiatique, essaie de contrer. Le père de notre guide était un gradé pro US et en 1975, alors que la grande purge commence, les soldats us sont arrêtés, questionnés.. le petit Sophal âgé de 10 ans, amenait à manger, tous les midis à son père, à travers les grilles d’un camp, jusqu’au jour où il lui dit de partir, s’enfuir dans la forêt.. . La famille part s’installer dans la forêt, au nord de Battambang, mentir sur leur origine, déclarant être des paysans et non des citadins ( systématiquement arrêtés). Les villes furent vidées, les enfants retirés à leur famille et réquisitionnés pour des travaux difficiles, en trinôme, notemment construire des systèmes d’irrigation dans le but de développer des rizières. Sophal nous explique qu’il avait un krama, sorte d’écharpe à tout faire, un bol, une cuillère, une tenue noire pour tout equipement, renouvellé tous les ans. Dans ces camps, présents dans tout le pays, on questionnait, torturait puis on envoyait dans des camps de tueries. Des charniers seront découverts dans tout le pays.

2 millions de morts en 5 ans ont fait passer la population de 7 à 5 millions en 1980. En haut Pol Pot, puis une frange de décideurs, plus ou moins inconnus, qui étaient renouvellés tous les ans, et ensuite les exécutants..schéma classique de toute dictature. En 1979, lors de ce renouvellement, les Vietnamiens entrent en jeu et libèrent le pays.. libération toute relative, car les Vietnamiens ont profité de cela pour s’introduire un peu plus dans le système économique et administratif du pays, qu’ils n’ont à ce jour pas quittés. La guerre continua entre Khmer pro vietnamien et Khmer rouge jusque vers les années 1990. En arrière salle, les 3 partis cambodgiens discutent et signent un traité de paix en 91 à Paris, qui a du mal à se mettre en place. L’intervention de l’ ONU aidera le Cambodge à retrouver une certaine stabilité vers 1998. Mais le régime reste corrompu et très difficile à déloger. Le parti du peuple est toujours aujourd’hui au pouvoir, avec les Vietnamiens aux manettes.

Seule la jeunesse pourrait changer tout cela, les dernières élections ont fait vaciller le pouvoir en place, mais seulement vaciller .. espérons que cela se fasse sans violence..à suivre.

Le palais royal

Puis déjeuner à 2.5€ et direction le palais royal. Ici le roi n’a aucun pouvoir, juste une simple représentation du pays. Un palais, une pagode au sol argenté ( non habitée), stuppas royaux..tout cela plus ou moins bien entretenus. Un peu de légèreté après une visite éprouvante..

Retour à l’hôtel vers 17h, petite baignade sous un ciel menaçant, les filles attendent la pluie que l’on dit assez violente en période de Mousson..pour voir..
Nous devions nous rendre le soir dans un club de jazz ouvert par des français, sur les conseils du prof de musique de Charlotte. Il est fermé aujourd’hui !
Bon resto et au lit, un peu plus tard vers 23h.

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